Le sens spirituel de Tachygraphie


Une écriture chiffrée

Les anciens connaissaient parfaitement l'écriture chiffrée. Le mode secret employé variait suivant les personnes et les peuples. Aulu—Gelle et Plutarque, dans la Vie de Lysander, nous apprennent un moyen employé par les Ephores de Lacédémone pour correspondre avec leurs chefs d'armée.
On avait, de part et d'autre, des baguettes de bois ou rouleaux identiques en grosseur et en longueur. On roulait autour d'eux une lanière de peau ou de parchemin en ayant soin de rapprocher soigneusement les bords qui devaient être juxtaposés. On écrivait alors la dépêche en longueur sur le rouleau, comme si la surface ne formait qu'un seul morceau, de sorte qu'en déroulant la lanière une fois la dépêche écrite, la lettre et les mots étaient coupés et l'écrit devenait illisible pour celui qui ne pouvait remettre la peau sur un rouleau identique à celui sur lequel on avait écrit. Inutile d'ajouter que par tâtonnements et avec un peu d'habileté, on aurait pu arriver à déchiffrer l'écriture. Ces dépêches se nommaient Scytales.


La tachymétrie antique

La tachymétrie ou sténographie antique utilisait aussi, soit des abréviations, soit des signes spéciaux.
Dans le premier cas, on prenait le C pour signifier Caius, le D. pour dedicavit et S. P. Q. R. pour Senatus Populusque Romanus, Coss pour Consulibus, etc., etc. C'est ce que les Romains appelaient Litteræ Singulæ, d'où par contraction Siglæ, Sigles. Du reste Sigillum, cachet à la même étymologie.
Dans le second cas, dans l'autre espèce de notes tachygraphiques, les figures n'avaient aucun rapport avec les lettres de l'alphabet. Ces signes étaient divers, suivant les personnes qui l'employaient, ils étaient donc innombrables, puisque leur représentation n'était due qu'au caprice de la personne qui les utilisait. Ce genre de notes fut introduit à Rome par Ennius, perfectionné et pratiqué par Tiron, affranchi d'Auguste, avec une habileté et une célérité telles que ce genre d'écriture fut dénommé après Tiron : Notes Tironiennes.
Plutarque (Vie de Caton) nous apprend que c'est par ce moyen que Cicéron put se procurer le texte littéraire d'un discours de Caton. Il avait distribué dans l'auditoire de nombreux scribes sténographes.
Suétone nous rapporte qu'Auguste enseignait lui-même la tachygraphie à ses petits-fils. Il leur apprenait aussi à contrefaire son écriture. Cette sorte de sténographie, fort répandue chez les Romains, était d'origine Grecque et fort ancienne, puisque le philosophe Diogène de Laërce en fait remonter l'usage jusqu'à Xénophon, qui d'après lui l'aurait utilisée le premier pour sténographier un discours de Socrate.

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