Le sens spirituel de Soma


Une liqueur enivrante

Le Soma est une liqueur tirée d'une plante qu'on nomme bien Soma, mais qui est l'Asclepias acida. On extrait le suc de cette plante, puis on le filtre à travers un tamis fait avec de la laine de brebis. Le suc exprimé est reçu dans des vases en bois (Koça, cuve) dans lesquels on le laisse fermenter, puis on le tire au clair et on le sert dans des coupes, soit pur, soit mélangé avec de l'eau ou du lait.
Le goût du Soma est à la fois doux et fort. Il procure une douce ivresse qui est même bienfaisante, si nous nous en rapportons aux écrits hindous, puisqu'elle communique « l'enthousiasme poétique et la force héroïque ». Mais si l'ivresse est poussée trop loin, c'est une liqueur redoutable.


Une divinité

Le Soma a été divinisé. Premier-né du ciel et de la terre, il est le premier inventeur de la prière et le premier législateur. Offrande et sacrificateur à la fois, comme Agni, il est le père et le prototype des sacrificateurs et, comme lui aussi, il a des formes célestes : soleil, éclair, etc. Savitry est le gardien avare de Soma. Avec la pluie, le Soma entre dans toutes les plantes pour les féconder et d'après les poètes, la lune ne serait bienfaisante à la végétation que parce qu'elle sert de « réceptacle au Soma. »
Soma descend du ciel avec la pluie, venons-nous de dire, mais il y remonte par le sacrifice. Par sa vertu, il ne préserve pas seulement l'homme des maladies, mais il lui assure l'immortalité en lui infiltrant dans le sang, une essence immortelle. C'est donc une liqueur autrement puissante que l'élixir de longue vie. Nous venons de dire aussi que Soma remonte au ciel par le sacrifice, mais il y arrive également avec les morts. C'est Agni qui amène Soma au sacrifice pour y boire la liqueur de son nom.


L'essence du sacrifice

Dans les hymnes, Soma figure souvent comme un dieu allié à Indra dans les combats. Consommé en l'honneur de ce Dieu, il ne l'est que par l'entremise d'Agni. C'est dans l'ivresse de Soma qu'Indra accomplit ses exploits, parce que cette liqueur augmente le pouvoir de ce Dieu. Une hymne invoque Indra à titre de grand Buveur : Boire le Soma est devenu une passion générale, ajoute-t-elle. Le Rig-Vêda nous dit que « le Soma est un beurre divin, un lait, l'essence du sacrifice. Par lui l'Ariah a de nombreuses familles et par elles, il obtient la dépouille de l'ennemi vaincu : de l'or, des chevaux, des vaches et des hommes. »


Les représentations de Soma

De même qu'Indra, Soma est l'époux ou l'amant de la Prière, celle-ci est l'épouse du Dieu qu'elle séduit et qui la rend féconde.
Les représentations figurées de ce Dieu sont diverses, car de nombreux textes attribuent à Soma des bienfaits analogues à ceux des autres Dieux. Aussi le voit-on, tantôt en taureau, en cheval ou en oiseau ; c'est alors le personnage mythique du générateur qui peut représenter sous une ou plusieurs formes : le soleil, l'éclair et le breuvage du sacrifice.

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