Le sens spirituel de Nombre


La science des nombres

La science des nombres, qui parait presque complètement perdue pour nous, formait dans l'Antiquité une sorte de langage universel, mystérieux, que pouvaient seuls comprendre les Initiés. Par suite de son langage allégorique, cette langue, en effet, ne disait rien de ce qu'elle avait l'air de dire ; elle n'exprimait que des idées toutes différentes de celles attachées à la valeur des chiffres représentés. Or cette langue des nombres tout à fait inintelligible pour le vulgaire, était comprise par tous les savants du monde, quelle que fut la langue parlée. Cette langue en un mot était comprise en dehors de toutes les langues, comme sont comprises aujourd'hui nos propositions mathématiques. C'était bien la langue universelle, si cherchée de nos jours. C'est de cette magnifique langue que Pythagore a pu dire que « L'arithmétique était la plus belle des connaissances et que celui qui la posséderait parfaitement aurait le souverain bien. »
Dans cette science, chaque nombre ayant un sens autre que celui de sa valeur numérique, a par cela même, une signification particulière qui lui donne tout à la fois des valeurs arithmétiques physiques, théologiques et morales, et comme le dit fort bien l'abbé Barthélemy : « Le temps, la vertu, la justice, l'amitié, l'intelligence exprimés par des valeurs conventionnelles était considérées comme les rapports des nombres. »


Le nombre intellectuel

Dans cette science, le nombre qualifié de Glorieux, et Père des Dieux et des hommes. Chaque chiffre est considéré comme ayant une valeur intellectuelle et une valeur scientifique. Le nombre intellectuel, subsistant, nous dit Pythagore, avant toute chose dans l'entendement divin, était la base de l'ordre universel et le bien qui enchaîne les choses. Le même philosophe définit le nombre scientifique, la cause générale de la multiplicité, procédant de l'Unité et venant s'y résoudre, ainsi toujours le principe de l'unité théogonistique au point de départ.
Platon, qui voyait dans la musique autre chose que les musiciens de nos jours, voyait aussi dans ces nombres un sens que nos algébristes n'y voient plus. Il avait appris à y voir ce sens d'après Pythagore, qui l'avait appris lui-même des Égyptiens. Or les Égyptiens ne s'accordent pas seuls à donner aux nombres une signification mystérieuse. Il suffit d'ouvrir un livre antique pour voir que, depuis les limites orientales de l'Asie jusqu'aux bornes occidentales de l'Europe, une seule et même idée régnait à ce sujet.


Les nombres harmoniques

La théorie de la science des nombres était basée sur celle de la musique, d'où son nom de Nombres harmoniques, et les mêmes formules musicales exprimaient également le système des sons et celui de l'Univers. L'intervalle des intonations était rapportée à la distance séparant les astres entre eux, de même que les mouvements des astres étaient rapportés à leur tour aux lois de la musique.
Les musiciens de l'antiquité avaient remarqué que dans une fine cordelette, bien tendue, une division par le quart, par le tiers, par la moitié de sa longueur donnait constamment la quarte, la quinte, l'octave. Ils avaient reconnu aussi par suite que la quarte était comme 2 est à 3 et l'octave comme 1 est à 2 ; et de cette observation ils avaient donné le nom de quaternaire sacré aux nombres 1, 2, 3, 4.


La sphère idéale

D'après l'abbé Barthélemy, les anciens ayant reconnu que la loi fondamentale des sons se trouvait établie sur les lois immuables de la nature, avaient sans doute déduit, suppose le savant, que « la nature toujours constante dans sa marche évolutive devait être soumise aux mêmes lois dans l'organisation du système du monde. »
Quoi qu'il en soit de cette supposition qu'elle soit vraie ou fausse, il est très certain que c'est toujours sur ce principe qu'était fondé le système des proportions harmoniques, musicales et astronomiques. Voyant ensuite que le quaternaire sacré 1, 2, 3, 4, forme, en additionnant ces chiffres, le nombre 10, ils considérèrent celui-ci comme le nombre le plus parfait. Aussi supposèrent-ils une dixième sphère, bien que l'œil n'en aperçut que 9 dans le ciel, et cela afin de suivre ce chiffre 10 dans la composition de l'Univers. A cette sphère idéale, ils donnaient le nom de Antichtoma ou Terre opposée, c'est-à-dire aux terres de l'hémisphère boréal par une bande de l'Océan qui entourait le globe comme d'une Zona ou ceinture à l'Equateur. Les anciens admettaient aussi que chacun des nombres formant la décade, avait ses qualités caractéristiques et un symbole propre.
Nous n'en dirons pas davantage, car la poursuite de cette étude nous conduirait beaucoup trop loin.


Les nombres selon Pythagore

Ce qui précède suffira pour faire comprendre l'importance de la science des nombres, et nous nous résumerons en disant que cette science fut propagée par Pythagore et ses disciples. Le philosophe grec l'avait apprise des prêtres égyptiens. D'après lui « l'essence divine était accessible aux sens, employons pour la caractériser, non le langage des sens, avait-il coutume de dire, mais celui de l'esprit. Donnons à l'intelligence ou au principe actif de l'Univers le nom de Monade ou d'Unité parce qu'il est toujours le même ; à la matière ou au principe passif celui de Dyade ou multiplicité, parce qu'il est sujet à toute sorte de changements ; au monde enfin, celui de Triade, parce qu'il est le résultat de l'intelligence et de la matière.»
Du reste le sens des leçons de Pythagore sur les nombres est que ceux-ci contiennent les éléments de toutes les sciences. Pythagore appliquait la science des nombres au monde invisible. Agrippa, Saint-Martin, le Philosophe Inconnu, surtout celui-ci, ont étudié les nombres d'une manière toute spéciale.

Utilisation des cookies

1001spiritualites et souhaitent utiliser des cookies.

Vous pourrez à tout moment modifier votre choix en cliquant sur Gestion des cookies en bas de chaque page.