Le sens spirituel de Nirvâna


Le monde des causes

Nirvâna est un terme sanskrit qui ne signifie pas, comme on le croit généralement en Occident, annihilation, dispersion, disparition de l'âme dans le sein de Brahma, par exemple. Le Nirvâna est le monde des causes, dans lequel toutes les illusions de nos sens disparaissent à tout jamais. Pour les Bouddhistes, c'est l'empire complet de l'esprit sur la matière.
C'est la fausse idée qu'on s'est faite de ce terme en Occident, qui a le plus contribué à discréditer la philosophie bouddhiste et a permis de dire qu'elle était matérialiste. On voit par les quelques lignes qui précèdent, combien fausse est cette hypothèse.


Dans la philosophie bouddhiste

Dans la philosophie bouddhiste, en effet, le terme nirvâna ou annihilation, signifie tout simplement la dispersion de la matière, dans quelque forme ou apparence que ce soit. Tout ce qui est forme ou figure a été créé et par cela même, est destiné à périr ou tout au moins à se transformer. Chaque forme, bien qu'elle paraisse permanente, est temporaire, ce n'est en somme qu'une illusion (Maya). L'esprit seul n'est pas une illusion, c'est bien une réalité dans un Univers de formes passagères, partant illusoires.
Quand l'Entité spirituelle se détache pour toujours des parcelles ou particules de la matière, alors seulement, elle atteint l'éternel et inaltérable Nirvâna. Cette entité, en tant qu'esprit, existe. Mais comme forme, comme apparence, comme figure quelconque, elle a été tout à fait annihilée, elle est alors arrivée à Nirvâna, c'est-à-dire la condition de spiritualité la plus pure, condition de développement spirituel que l'esprit ne peut atteindre, même dans l'état supérieur de Dévakhan.
« L'esprit seul, nous dit Sinnet, n'est pas Maya, il est l'unique réalité dans un univers illusoire de formes toujours changeantes... Il est tout simplement absurde d'accuser la philosophie bouddhiste de rejeter un Etre Suprême (Dieu et l'immortalité de l'âme), de l'accuser d'athéisme en un mot. En se basant sur ce que Nirvâna signifie et que Swabhavat n'est pas une personne, mais rien. Le En (ou ayinn) de l'En-Soph Juif, signifie aussi Nihil ou Rien, ce qui n'est pas ; et rarement on s'est avisé de reprocher aux juifs leur athéisme. Dans les deux cas, le vrai sens du terme rien comporte l'idée que Dieu n'est pas quelque chose, n'est pas un être concret ou visible, et que l'on ne peut convenablement lui appliquer le nom d'aucun objet qui nous soit connu sur la terre. »


L'état de perfection

Il résulte de ce qui précède, que le Nirvâna est un épanouissement profond dans la sphère spirituelle, une jouissance intime et parfaite, le retour de l'esprit aux sources même de la vie, c'est-à-dire à l'Emanateur des Mondes à l'éternelle Sagesse dans laquelle l'homme vit, en tant qu'individualité et en tant que collectivité tout à la fois.
Le Niryâna est pour le dire en un mot, l'Etat de perfection de la spiritualité dans sa plénitude, ce qui est la traduction du terme sanskrit moksha.

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