Le sens spirituel de Mage (ou Magie ou Magisme)


La science des secrets de la nature

La magie est la science traditionnelle des secrets de la nature. Elle nous vient des mages. A l'aide de cette science, l'Adepte ou Initié se trouve investi d'une sorte de toute puissance relative. Il peut obtenir des résultats dont la portée est inconnue au commun des mortels.
Parmi les mages célèbres, nous mentionnerons : Hermès Trismégiste, Osiris, Orphée, Apollonius de Tyane, Julien le Philosophe, Cornelius Agrippa, Merlin, etc., etc.


Les qualités du mage

Pour parvenir à la puissance magique, il faut quatre qualités indispensables : une intelligence éclairée et instruite, une audace que rien n'arrête, une volonté inflexible et une discrétion à toute épreuve. Du reste, voici les quatre verbes du Mage : Savoir, Vouloir, Oser, Se taire.
En magie, il n'y a qu'un dogme : le visible est la manifestation de l'invisible. En d'autres termes, le verbe parfait est dans les choses appréciables et visibles en proportion exacte avec les choses inappréciables à nos sens, invisibles à nos yeux. Le mage doit avoir une volonté ferme ; car la volonté exerce sur tout ce qui vit une influence universelle. Aussi, le développement de cette faculté doit être le but que doit poursuivre tout homme qui veut commander aux forces de la nature. Le mage doit élever aussi une main vers le ciel et abaisser l'autre vers la terre et dire : « Là- haut, l'immensité ; là-bas, l'immensité encore, toujours l'immensité ; l'immensité = l'immensité. »


L'ancien magisme

L'ancien magisme aujourd'hui dénommé magie, embrassait dans son ensemble toutes les sciences l'astrologie, l'astronomie, l'alchimie ou l'hermétisme, la thérapeutique, etc., etc. Il ne saurait être question dans le présent article de la magie des peuples sauvages qui n'est qu'un amas de grossières superstitions et de procédés empiriques plus ou moins obscurs, ce magisme de même que la magie empirique des campagnes n'a rien à faire ici. C'est du reste, du fétichisme si l'on veut, une sorte de religion grossière et barbare, mais ce n'est nullement de la magie.
La magie qu'on devrait plutôt appeler de son ancien nom le magisme, a été la première doctrine religieuse morale et politique de l'humanité. Son nom est dérivé de termes grecs qui signifient mage et magie qui n'est que l'altération des termes mog, megh, magh, qui en pehlvi et en zend, signifient prêtre, sage, excellent, d'où dérive le mot chaldéen magdhim, qui signifie haute sagesse, philosophie sacrée, théosophie. D'après cette étymologie, la magie serait donc l'ensemble des connaissances possédées par ces Mages ou philosophes de l'Inde, de la Perse, de la Chaldée et de l'Egypte.
Quelle que soit l'opinion qu'on professe pour la magie, il est un point indiscutable, c'est qu'elle a exercé et exercera toujours une attraction considérable sur tous les esprits chercheurs et que, par dessus toutes choses, elle ne cessera d'exciter une grande curiosité.
La magie était en grand honneur dans l'ancienne Egypte, non seulement les morts avaient sur eux des talismans, mais les vivants en portaient aussi dans leur parure. M. Th. Deveria nous dit que « la magie était considérée comme une science divine ou un art sacré, inséparable de la religion, bien qu'elle se confondît entièrement avec ce que nous appelons la magie noire ou la sorcellerie. En faire un mauvais usage constituait une sorte de profanation. Les coupables étaient alors jugés d'après les lois sacrées des Livres de Thoth et très probablement par la caste sacerdotale. »
Ajoutons que les Livres des morts font très souvent mention d'incarnations et d'enchantements qui devaient procurer au défunt des avantages considérables.


La magie dans la Grèce antique

La magie des Grecs n'avait pas le caractère savant et méthodique des magies Assyrienne et Persane. Elle n'était pas, du reste, associée à l'observation des astres, car les premiers Hellènes, ne connaissaient pas du tout l'astronomie.
Pline et d'autres écrivains nous apprennent que la magie fut importée en Grèce par Osthanès, dont le nom persan décèle l'origine. Ce personnage était du reste, disciple de Zoroastre et il avait suivi Xercès comme devin dans sa mémorable expédition en Grèce. Pline nous apprend aussi que la médecine populaire a été le point de départ de la Magie.


La magie dans la Rome antique

La Magie ne s'introduisit guère à Rome que deux siècles avant l'ère vulgaire. On sait aussi que la divination, qui faisait partie de la religion, y jouait un grand rôle. Indépendamment des augures et des aruspices, il y avait d'autres moyens spéciaux d'interroger l'avenir et de détourner les mauvaises influences.
Du temps de Cicéron, on rencontrait à Rome quantité de diseurs de bonne aventure, de devins et faux pronostiqueurs, qui débitaient des prophéties de toutes sortes, tirées de livres Sibyllins.
Enfin, il y tant de sorciers qui jetaient des sorts et opéraient des maléfices qu'on fut obligé d'édicter contre eux des lois. Ainsi la Loi des douze tables édictait des peines contre les auteurs des maléfices, et les Romains très superstitieux, comme des gens ignorants qu'ils étaient, redoutaient tout particulièrement les sorciers, qui par leurs maléfices du sortilèges attiraient la pluie, la grêle et les orages qui frappaient la terre de stérilité.
Mais bientôt, la foi aux Augures, aux Devins et aux Sorciers disparut, et on ne les consultait guère que comme une simple formalité, par pure forme. Mais si les Romains n'avaient plus foi à leurs propres devins, ils avaient encore une très grande confiance aux Chaldéens, car les merveilles qu'on racontait des savants Mages de l'Asie leur attiraient le meilleur accueil chez les riches de Rome. Aussi leur doctrine s'y répandit et s'y popularisa même avec une rapidité incroyable, au point que Rome était peuplée de Chaldéens. Les patriciens qui avaient de grandes fortunes attachèrent à leurs familles des Chaldéens à gages et les consultaient pour tout, même pour les choses les plus minimes. C'était auprès du beau sexe surtout que les Chaldéens avaient un grand crédit. Les belles Romaines les consultaient au sujet de leurs amants, de leur migraine ou de leurs vapeurs, et Juvénal avait bien raison de dire : Chaldéis sed major erit fiducia.
Nous n'ignorons pas que le critique ne ménageait pas les dames, mais en tenant compte de ses exagérations mêmes, le poète nous donne des détails tellement circonstanciés qu'il ne saurait les avoir inventés. En voici un exemple : « Tout ce que leur prédit un astrologue (aux Romaines) leur semble émaner de Jupiter Ammon, mais non du temple de Delphes, qui ne rend plus d'oracles. » Et dans la même satire, le poète recommande à son lecteur « d'éviter la rencontre de la femme qui feuillette sans cesse ses éphémérides, et qui est tellement forte en astrologie qu'elle ne consulte plus, mais qu'elle est consultée. » Il nous entretient ensuite de la femme qui, sur l'inspection des astres, refuse d'accompagner son mari à l'armée ou dans sa terre ; de celle qui voulant aller seulement à un mille, consulte son livre d'astrologie pour savoir l'heure du départ. Enfin, de celle qui, malade et alitée, ne prendra de la nourriture qu'aux heures fixées par son Pétosiris » comme nous dirons aujourd'hui, sans consulter les Secrets du Petit Albert.
Pétosiris était un astrologue Égyptien de très grande renommée. Les autres égyptiens qui avaient écrit des traités d'astrologie se nommaient Typhon, Nectanébo, Bérenice. Ces dames consultaient également un astrologique grec dénommé Le Manethon. Le même satirique Juvénal, nous apprend que « les riches Romaines faisaient venir à très grands frais de l'Inde et de la Phrygie, des astrologues versés dans la profonde connaissance des influences astrales. »
Octave, au dire de Suétone, étant un jour dans sa villa d'Apollonie, il lui prit fantaisie de consulter l'astrologue Théogène, afin de distraire son ami Agrippa. Le devin tira donc l'horoscope du futur époux de Julie, Théogène, lui annonça des prospérités inouïes. Octave craignant de ne pas être aussi bien partagé que son ami, refusa d'indiquer le jour de sa naissance à l'astrologue, mais celui-ci insista tant et si habilement qu'Octave, vivement intéressé, se décida à donner la date de sa naissance. Il avait à peine achevé de parler que Théogène se précipita à ses pieds et l'adora comme le maître futur de l'empire. Octave fut transporté de joie, et dès ce jour, il crut fermement aux astrologues. Aussi, quand il arriva au pouvoir suprême, il fit frapper des médailles qui représentaient le signe zodiacal sous lequel il était né, et qui avait eu pour lui une si heureuse influence.
Les successeurs d'Auguste consultèrent également les astrologues, mais nous devons ajouter que leurs oracles ne furent pas aussi heureux que celui de Théogène, et comme ces devins n'étaient pas des courtisans, qu'ils disaient toujours la vérité, il leur en coûta souvent leur liberté et parfois même, ils payaient de leur vie, leur franchise. Il est vrai que leur martyre ne servait souvent qu'à augmenter leur renommée, si nous en croyons Juvénal : « Un astronome, dit-il, n'a guère de crédit, qu'autant qu'il a été chargé de chaines ou qu'il a pourri sur la paille d'un cachot de camp. S'il n'a jamais subi de condamnation, c'est un homme tout à fait ordinaire ; mais s'il a vu la mort de près, si par une faveur insigne, il a été relégué dans les îles Cyclades, après avoir langui dans l'étroite Sériphe, alors s'il a obtenu son amnistie ou son rappel, on se l'arrache. »
Après ce qui précède, le lecteur pourra s'étonner de voir que ces mêmes empereurs aient édicté des peines sévères contre les astrologues. Ainsi l'an de Rome 721, sous le Triumvirat d'Octave, de Lépide et d'Antoine, on chassa de Rome les astrologues, mathématiciens et magiciens ; et Mécènes, comme nous l'apprend Dion Cassius, parla ainsi à Auguste : « Ne souffrez personne dans votre empire qui méprise les Dieux, personne qui s'adonne à la magie. » Et goûtant du conseil, Auguste ordonna qu'on recherchât tous les livres divinatoires, soit grecs ou latins, et Suétone nous apprend qu'Auguste en fit brûler plus de deux mille.
Imitant son prédécesseur, Tibère, par un sénatus-consulte, fit bannir de Rome les magiciens et les astrologues. L'un d'eux, Pituanius, fut précipité de la roche Tarpéienne, un autre Martius fut puni hors de la porte Esquiline selon la coutume ancienne. Le même historien nous dit que la femme de Néron, la belle et charmante Popée, dont un grand nombre de bustes nous ont conservé et la figure et les coiffures, la belle Popée avait son palais rempli d'astrologues qu'elle consultait jour et nuit. Ce fut l'un d'eux : Ptolémée, qui prédit à Othon son élévation à l'empire, au moment où il y songeait le moins, pendant son expédition en Espagne.
Et cependant, Tibère avait été à Rhodes pour s'instruire sur l'astrologie auprès d'un devin très renommé. Il avait même attaché à sa personne l'astrologue Thrasylle qui avait une renommée universelle et dont il avait éprouvé la science divinatoire par des moyens variés. Ce cruel empereur fit mettre à mort quantité de gens qui avaient commis le crime de tirer leurs horoscopes, mais lui-même faisait tirer l'horoscope des personnages les plus considérables pour savoir s'il n'avait pas à redouter en eux des rivaux.
Septime Sévère faillit payer de sa tête la curiosité horoscopique que nous allons raconter. Ayant perdu sa femme, il songea à contracter un second mariage et comme il le voulait faire excellent, il fit tirer l'horoscope des filles riches à marier. Or, il apprit par des thèmes généthliaques que tous ces mariages étaient peu engageants, mais il découvrit qu'il existait en Syrie une jeune beauté à laquelle les Chaldéens avaient prédit qu'elle aurait un roi pour époux. Sévère n'était alors que légat, mais il se hâta de demander la jeune syrienne en mariage et sa demande fut favorablement accueillie. La femme née sous une si brillante étoile se nommait Julie, mais lui Sévère, était-il bien l'époux couronné promis par les astres à sa femme ? Ne pouvait-il avoir, lui le mari actuel, un successeur auquel pourrait échoir alors la couronne. Sévère, très perplexe, se rendit en Sicile pour consulter un astronome très renommé. Malheureusement la chose parvint aux oreilles de l'Empereur Commode, qui fut fort en colère et se montra furieux contre. Sévère. Heureusement pour celui-ci, il avait à la Cour des amis qui parvinrent à le disculper auprès de Commode. Plus tard, l'athlète Narcisse vint donner Sévère la réponse qu'il était allé chercher en Sicile, car il apprit que Commode était mort étranglé à l'instigation de Marcia.
Toutes les cruautés commises envers les astrologues avaient lieu, non pas parce que les empereurs ne croyaient pas au savoir des astrologues, mais parce qu'ils voulaient s'en réserver à eux seuls les avantages, c'était bon pou eux, mais non pour leurs sujets, pour le peuple. C'est ainsi que Néron ne voulait permettre à aucun de ses sujets l'étude de la philosophie parce que, disait-il, c'était une chose vaine, futile et inutile et qui ne servait de prétexte que pour étudier l'avenir. Et sous son règne, divers philosophes furent accusés de s'exercer dans l'art divinatoire et plusieurs, entre autres Musonius le Babylonien, fut emprisonné comme nous l'apprend Philostrate.
En résumé, Octave croit à l'astrologie magique qui lui annonce son avènement au trône. Devenu Auguste, il proscrit tous les astrologues indistinctement : mages, magistes, magiciens, chaldéens, goëtes. Tibère, son successeur, chasse de l'Italie, tous ceux qui de près ou de loin se livrent aux pratiques magiques. De ce fait, environ quatre mille affranchis sont transportés dans l'île de Sardaigne. Mais cet exil ne dut pas être de longue durée, puisque sous Claude on édicte un nouvel exil. Vitellius qui abhorre les astrologues, leur assigne un délai fixe pour sortir de l'Italie et les astrologues se moquent de l'empereur en gens d'esprit. Ils font afficher une ordonnance envers le prince qui édicte sa sortie de la terre avant leur départ, ce qui s'accomplit puisque à la fin de l'année, Vitellius est mis à mort. Vespasien expulse à son tour les astrologues, mais il garde auprès de lui celui qu'il avait à son service, le mathématicien Babillus qu'il consulte fort souvent.
Néron aurait bien voulu être astrologue, mais il ne put acquérir la science divinatoire. Aussi employait-il fréquemment Babillus. Héliogabale, cruel envers tout le monde, fut également contre les astrologues, bien qu'il usât de leur service. Enfin Marc-Aurèle, dit Le Juste, ne se montra pas cruel comme Héliogabale envers les astrologues.

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