Le sens spirituel de Hermétisme et Hermétiste


L'hermétisme et l'Eglise

On désigne sous le nom d'hermétisme, la science sacrée, l'alchimie, et sous celui d'hermétistes, les philosophes qui cultivaient cette science.
L'Eglise a bien persécuté les pauvres hermétistes et cependant elle a protégé les sciences occultes, surtout celles qui étaient dans les cloîtres et dans les laboratoires des théologiens. Elle les considéraient, en effet, comme une lointaine tradition des clartés que Dieu laisse entrevoir certains de ces élus, car l'Eglise a toujours considéré toute science comme venant de Dieu, donc d'après elle, toute science est théologique. On peut même citer comme hermétistes les papes Léon III, Sylvestre II, Honorius III, Urbain V. Le pape Léon a même publié à Rome, en 1660, un Enchiridion qu'il a dédié à Charlemagne.


Les personnages hermétistes

Parmi les rois adonnés à l'Hermétisme, nous mentionnerons Alphonse X de Castille, Charles V de France, Rodolphe II, empereur d'Allemagne, etc., etc. Charles V avait fondé, en 1370, le collège de Maistre Gervais qui avait pour objet d'enseigner l'astrologie dans ses rapports avec l'alchimie et la médecine. Le pape Urbain V, confirma par une Bulle le privilège de ce collège.
Un grand nombre de prélats étaient hermétistes, la nomenclature de ceux-ci serait fort longue, nous nous bornerons à mentionner les quelques noms suivants: Saint-Denys l'aréopagiste, évêque d'Athènes ; Saingt-Césaire, évêque d'Arles ; Saint-Malachie, archevêque d'Armagh ; Synésius, évêque de Ptolemaïs, disciple de la célèbre Hypathie ; Nicéphore, patriarche de Constantinople ; Albert-le-Grand, de l'ordre de Saint-Dominique, maître du Sacré Palais ; Jean de Muller ou Regiomontanus, évêque de Ratisbonne ; etc., etc. Car il faut bien nous arrêter, puisque à une certaine époque, tous les grands personnages étudiaient l'hermétisme et non seulement ils employaient, pour ne pas être compris du vulgaire, des symboles et des figures sous lesquels étaient cachés le fruit de leurs labeurs, mais ils employaient même une écriture hermétique, une écriture cachée, que le profane ne pouvait lire, tant elle était hiéroglyphique.


Les tables Alfonsines

Parmi les hermétistes qui ont utilisé cette étriture hiéroglyphique, nous en signalerons un fort peu connu : c'est Alfonso X, roi de Castille dit le Sage (el Sabio, le savant), ainsi nommé à cause des fréquents rapports qu'il eut avec les savants arabes. Ce roi aima grandement les sciences et les cultiva avec passion. On peut même dire que pour un prince de son temps, il avait un savoir extraordinaire. Indépendamment de la langue nationale qu'il vulgarisa par toute sorte de moyens, on possède d'Alfonso un admirable Code de loi. C'est lui qui rétablit l'Université de Salamanque. Enfin, l'Espagne lui doit un monument astronomique célèbre : les tables Alfonsines, universellement employées jusqu'au commencement du XVIe siècle siècle, c'est-à-dire pendant trois siècles, car elles datent du 30 mai 1252, jour de l'avènement de ce prince au trône.
Les tables alfonsines furent publiées pour la première fois en 1492 à Venise ; mais si le code de las siete Partidas, le code des lois ainsi nommé parce qu'il est divisé en sept parties, mais si ce code, disons-nous, est bien l'œuvre personnelle d'Alfonso, les tables alfonsines furent probablement l'œuvre de plusieurs astronomes de Grenade qui vivaient à la Cour d'Alfonso. Enfin, ce que l'on ignore généralement, c'est que l'étude favorite de ce prince a été l'alchimie, il passe même pour avoir fait de l'or ; d'aucuns prétendent, de très mauvaises langues sans doute, que le plus clair résultat de l'or par lui obtenu provenait de l'altération des monnaies.
Ce prince révèle ses secrets alchimiques dans un poème, car c'était aussi un poète, qui a pour titre : Libro del Trésor (le livre du trésor). « La pierre qu'ils appellent philosophale, dit-il dans son poème, dont nous donnons quatre vers, je savais la faire, il me l'avait enseignée (il fait ici allusion à un Égyptien) ; nous la fîmes ensemble, ensuite seul, et ce fut ainsi que j'augmentais mes finances :

La piedra que haman philosophal
Sabia fazer, e me la enseno
Fizimos la juntos, des pues solo yo
Couque muchas veces crecio mi candal.

Aujourd'hui, on est très assuré que la science hermétique avait au XIIIe siècle, une écriture symbolique qui lui était propre. C'était une sorte d'écriture hiéroglyphique ; elle fut employée, dit-on, par le célèbre roi de Castille dont nous nous occupons. Il serait donc à la fois curieux et utile pour la science hermétique de rechercher, dans les archives de l'Espagne, des manuscrits hermétistes du roi Alfonso et d'essayer de les chiffrer.
Nous avons lu quelque part, mais nous ne savons pas où, qu'il existe un livre espagnol fort rare, presque inconnu qui nous a conservé des fragments curieux de l'écriture hermétique espagnole. Dans la même note, dont nous avons omis d'indiquer la source, nous lisons : « au premier abord, cette écriture kabbalistique semble avoir quelque analogie avec l'écriture astrologique dont Cardan offre des spécimens ; mais en l'observant attentivement, on y trouve des rapports plus directs avec les alphabets Grecs et Arabes.
Cette note puisée dans une de nos lectures, ne mentionne pas l'auteur et nous le regrettons doublement. Ensuite, nous qui avons fait une étude assez fouillée sur Cardan, nous ne nous rappelons pas avoir vu des spécimens de l'écriture astrologique en question.

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