Le sens spirituel de Gnosticisme (ou Gnose ou Gnostiques)


Des connaissances acquise par tradition

La Gnose forme un ensemble de connaissances acquise par tradition, et qui échappe ainsi aux procédés d'instruction ordinaire. Aussi les Gnostiques formaient une société secrète, et ils n'enseignaient qu'à leurs membres l'ésotérisme totalement inconnu des profanes.
Les Gnostiques font leur apparition dès le commencement du second siècle de l'ère vulgaire. On considère comme les fondateurs du gnosticisme, Simon le Mage et Cérinthe. Philon, passe pour le précurseur du Gnosticisme.


La doctrine gnostique

La doctrine gnostique révélée par ces fondateurs, renferme toutes les données du pur ésotérisme. M. Matter, qui a étudié le gnosticisme, divise les Gnostiques en cinq groupes principaux :

  • 1° le groupe primitif, Palestinien.
  • 2° le groupe syriaque, représenté par Bardesane d'Edesse.
  • 3° le groupe égyptien.
  • 4° le groupe sporadique.
  • 5° le groupe Asiatique.

Mais de tous les groupes, le plus important et le plus directement initié aux Mystères, c'est sans contredit le groupe égyptien, qui connaissait à fond non seulement la théorie kabbalistique des Abraxas, mais encore la tradition secrète dans ce qu'elle avait de plus pur. Ce groupe se subdivisa en deux grandes sections à la tête desquelles se trouvaient Basilide d'une part et Valentin, auteur d'une Gnose, d'autre part.
De nos jours des hommes de talent d'une grande érudition et de valeur, ont voulu rétablir la Gnose; mais nous ne croyons pas que leurs efforts aient abouti malgré le travail acharné d'un de leur illustre évêque : Jules Stany Doinel, d'Orléans, qui a dû se retirer de cette société, sans avoir accompli la mission qu'il s'était imposée.
Voici le principe sur lequel est fondée la Gnose, principe qui a été énoncé ainsi par M. Doinel : « L'absolu émane des forces divines qui sont ses hypostases ; ces émanations sont projetées par couple (Syzygies) de séries décroissantes, ce sont les Eons. »
A en croire M. J. Doinel, ce serait l'Eon Jésus qui en 1867 aurait imposé les mains et sacré Évêque de Monségur, le Rénovateur du Gnosticisme, homme aussi modeste que savant. M. Doinel serait, paraît-il, le Patriarche gnostique, Président du Saint-Synode des Parfaits et des purs. D'après l'archiviste d'Orléans, ce serait un Démiurge et non Dieu (ce qui nous paraît juste) qui aurait créé le monde. Or, ce Démiurge n'aurait été qu'un mauvais ouvrier au service de la Sophia l'âme de l'Univers, déchue par son noble désir de trop connaître. C'est ce Démiurge qui créa l'homme à sa propre image, qui n'était point belle, paraît-il, car la Sophia, qui prit pitié de l'homme, versa des larmes. L'une d'elles et une autre descendue du ciel vinrent se confondre dans l'argile qui servit à faire l'homme. Le Démiurge furieux se vengea en liant l'homme à la chair et à ses impuretés ; et il ne pourra se débarrasser de celle-ci que par la connaissance de sa destinée, que par la Gnose.


Les trois classes ascendantes

Les Gnostiques reconnaissaient trois classes ascendantes :

  • Les Hyliques voués à la prépondérance de la chair.
  • La Psychique chez qui l'âme s'éveille.
  • Les pneumatiques qui communiquent avec le Paraclet ou Rédempteur et qui sont eux-mêmes Esprits.

Les Gnostiques ne reconnaissent que trois sacrements :

  • Le Consolamentum ou imposition des mains, baiser, baptême des Albigeois.
  • La Fraction du pain, qui est le sacrifice symbolique, la communion des chrétiens. Mais dans le pain gnostique, il n'y a point la présence réelle du corps de Dieu, mais seulement de l'astral de Jésus, ce qui peut se concevoir.
  • L'Apparimentum, réunion à la grâce qui est l'apanage du seul Patriarche des Gnostiques.

A l'occasion de la mort d'un saint homme, de l'abbé Roca, que l'Eglise catholique, apostolique et romaine avait chassé de son sein, dès le jour même de la mort de Roca, le saint Synode, gnostique, fût réuni et accorda au saint prêtre le Consolamentum.
Le patriarche Valentin réunit en esprit, à 8 heures et demie du soir, la Grande Assemblée, composée des évêques de Montségur, de Toulouse, de Béziers, d'Avignon, du coadjuteur de Sa Grâ- ce, le Patriarche évêque de Milan, du coadjuteur de Toulouse, évêque de Concorezzo et de sa Seigneurie la Sophia ; et tous ces dignitaires au même instant, à la même minute précise, imposèrent les mains et proférèrent l'évocation par laquelle fut béni et dégagé le corps astral de l'abbé Roca.


Le clergé gnostique

Le clergé gnostique est formé de beaucoup de prêtres et de prélats catholiques. Il se compose d'un Patriarche et d'une Ma Dame ou Sophia terrestre, d'évêques, de Diacres et de Diaconesses.
Le patriarche ou la Sophie portent l'anneau d'argent dans le chaton duquel est enchâssée une améthyste, qui a la propriété de préserver des ivresses physiques et morales. « Dans une coupe d'améthyste, tu boiras le vin le plus capiteux, il n'enivrera pas ton cerveau. A toutes les ivresses du vin et de l'orgueil l'améthyste est contraire et celui qu'elle préservera de l'ivresse orgueilleuse pourra préparer son esprit à l'acquisition des sciences. Et c'est pourquoi l'Eglise chrétienne qui se souvient si peu des Douze gemmes mystiques qu'énumère Jean de Pathmos a conservé l'améthyste violette de l'anneau épiscopal. » (Initiation, 1894)
Le Patriarche porte des gants violets, et à son cou est suspendu par un cordon de même couleur le tau.


Les cérémonies du culte gnostique

Généralement, on inaugure les cérémonies du culte gnostique par un cantique. L'autel est une simple table, recouverte d'une nappe neuve et qui n'a jamais d'autre emploi que celui de recouvrir l'autel. Celui-ci porte deux flambeaux, entre lesquels est placé l'évangile de Saint-Jean, patron des Gnostiques.
Après le chant du cantique, tous les assistants énoncent à genoux le Pater puis l'officiant lève, tenant la coupe ou le calice et le pain enveloppé dans un linge de fin lin blanc. Il bénit gnostiquement avec trois doigts en élevant la voix. Il se tourne alors vers les fidèles et les exhorte à confesser leurs péchés publiquement, comme faisaient du reste les premiers chrétiens et à tous ceux qui se repentent, leurs péchés sont remis.
Alors commence la communion des fidèles, mais ici, ce ne sont que les plus dignes qui sont invités par l'officiant à manger le corps et à boire dans la coupe, le sang de l'Eon Jésus, de l'Eon Christ.
Quand il y a réception de nouveaux fidèles dans l'Église Gnostique, la devise de leur réception est celle-ci : « Ama et fac, quod vis. » Aime et fait ce que tu voudras.


Une sorte d'aristocratie

En résumé, la secte des Gnostiques est une sorte d'aristocratie dans le catholicisme. Le terme de Gnostique sert aussi à désigner simplement les hommes qui possèdent la Gnose, c'est-à-dire la science supérieure, l'intuition des choses divines sans faire partie pour cela, de l'Eglise Gnostique.

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