Le sens spirituel de Art sacré


L'origine de l'art sacré

L'origine de l'art sacré se perd dans la nuit des temps, on ne saurait donc nommer son promoteur, son inventeur ; mais dès les temps historiques, cet art eût pour premiers adeptes les prêtres de l'Egypte, les Initiés de Thèbes et de Memphis. C'est dans les dépendances du temple qu'ils avaient leur laboratoire, car l'art sacré de l'Egypte n'était probablement que l'alchimie. A cette époque lointaine, la philosophie et la science marchaient ensemble la main dans la main, le laboratoire fournissait le fait, la science du prêtre créait la théorie.


Les pouvoirs de l'Initié à l'art sacré

L'Initié à l'art sacré avait des pouvoirs très étendus sur les forces de la nature, c'était une sorte de Démiurge ou Dieu créateur. Dans l'Antiquité, de même qu'au moyen-âge, toutes les connaissances humaines étaient englobées sous le terme générique de Philosophie ; d'où les alchimistes, astrologues, hermétistes, occultistes sont désignés sous le nom de Philosophes. Ils l'étaient en réalité, puisque nous voyons, par exemple, l'Initié égyptien reconnaître dans toutes les opérations qu'il pratiquait la transmutation des corps. Ainsi, l'eau chauffée dans un vase ouvert quelconque, se transformait pour l'artiste sacré, en air (vapeur) et en terre blanchâtre (fin de l'opération, carbonate de chaux), en une matière pulvérulente, donc l'eau se changeait, était transmutée en air et en terre. L'Initié brûlait-il à l'air libre (calcination) du plomb ou tout autre métal (or et argent exceptés), ce métal perdait ses qualités premières, il se transformait en cendres ou en une espèce de substance terreuse, pulvérulente, désignée au moyen-âge sous le nom de métal mort, et, si l'Initié chauffait à nouveau ce métal soi-disant mort dans un creuset avec des grains de froment, de la farine, des graines de la plante dite Belle de nuit ou d'une semence quelconque ; il voyait bientôt le métal renaître de ses cendres, et reprendre sa forme et ses propriétés premières.
Devant ce résultat, l'initié devait conclure certainement que le métal censé détruit par le feu était rendu vivant (redivivus), revivifié par le blé et l'action de la chaleur, d'où l'image du Phénix renaissant de ses cendres.


L'art sacré selon Kircher

Aujourd'hui nous savons, ou du moins nous croyons savoir, beaucoup de chimie, mais qui nous dit que les Égyptiens n'en savaient pas plus que nous. Ce qui paraît à peu près certain, c'est qu'ils connaissaient la transmutation des métaux. A l'appui de notre dire nous mentionnerons les écrits d'un homme, le Professeur Kircher qui a toujours combattu l'opinion accréditée que les hermétistes du moyen-âge possédaient la pierre philosophale. En ce qui concerne la question, ce même auteur dit que les Égyptiens faisaient de l'or sans le secours de cette pierre par une quintessence cachée dans tous les mixtes, imprégnée de l'esprit Universel.
Comme ce passage a une grande importance en ce qui concerne l'art sacré, nous allons le consigner ici : « Les Égyptiens n'avaient pas en vue la pratique de cette pierre (philosophale) et s'ils touchaient quelque chose de la pratique des métaux et qu'ils dévoilaient les trésors les plus secrets des minéraux, ils n'entendaient pas pour cela, ce que les alchimistes anciens et modernes entendent ; mais ils indiquaient une certaine substance du monde inférieur analogue au soleil ; douée d'excellentes vertus et de propriétés si surprenantes qu'elles sont fort au-dessus de l'intelligence humaine, c'est-à—dire une quintessence cachée dans tous les mixtes, imprégnée de la vertu de l'esprit universel du monde, que celui qui, inspiré de Dieu et éclairé de ses divines lumières, trouverait le moyen d'extraire, deviendrait par ce moyen, exempt de toutes infirmités et mènerait une vie pleine de douceur et de satisfaction. Ce n'était donc pas de pierre philosophale dont ils parlaient, mais de l'élixir dont je viens de parler. »
Le P. Kircher, joue ici sur les mots. En effet, comment peut-il savoir si les Égyptiens faisaient de l'or avec un élixir ou une pierre. Pour nous, il suffit de constater le fait. Or, le P. Kircher, le constate formellement dans le même passage de son Œdipe quand il dit : « Il est constant que ces premiers hommes (les Égyptiens) possédaient l'art de faire de l'or, soit en le tirant de toute sorte de matières, soit en transmuant des métaux, que celui qui en douterait ou voudrait le nier se montrerait parfaitement ignorant en histoire ... Les prêtres, les rois, les chefs de famille, en étaient seuls instruits. Cet art fut toujours conservé dans un grand secret, et ceux qui en étaient possesseurs gardèrent toujours un profond silence à cet égard, de peur que les laboratoires et les sanctuaires les plus cachés de la Nature étant découverts au peuple ignorant, il ne tournât cette connaissance au détriment et à la ruine de la République. L'ingénieux et prudent Hermès, prévoyant ce danger qui menaçait l'Etat eut donc raison de cacher cet art de faire de l'or sous les mêmes voiles et les mêmes obscurités hiéroglyphiques, dont il se servait pour cacher au peuple profane la partie de la philosophie qui concernait Dieu, les anges et l'Univers. »
Ce passage prouve donc que les Égyptiens connaissaient l'art sacré, mais encore, qu'ils ne le révélaient pas à tout le monde.


De l'art sacré à la chimie

Disons comme conclusion que l'art sacré égyptien est devenu au Moyen-âge, l'alchimie, et de nos jours la chimie, ce qui démontre une fois de plus que la science, toujours une, toujours la même, revêt des formes diverses pour chacune des périodes qu'elle traverse. Cette filiation montre aussi combien notre chimie moderne doit à l'alchimie et par suite l'art sacré ; à l'art sacré des Égyptiens si bien connu par les Pharaons et les prêtres de l'Antique Egypte. Disons, enfin en terminant, que l'art sacré embrassait toutes les sciences, car l'Initié ne pouvait étudier l'alchimie qu'après avoir fait des études complètes dans toutes les branches des diverses sciences.

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