Le sens spirituel de Aither


La substance primordiale

Le terme aither signifie littéralement abîme du ciel. C'est le nom de la substance primordiale, le principe créateur de toutes choses, la substance universelle de laquelle sont tirés tous les corps.
Chez les Hindous, ce terme signifie fluide pur. Lorsqu'une force intelligente le dirige, mais quand il est abandonné à son propre mouvement, l'aither devient le Nahash ou serpent de la Genèse. C'est aussi le Nouménon de la Lumière astrale, le voile qui est entre la terre et les premières eaux, c'est enfin l'âme même du monde. C'est encore le Chaos ou Nature primordiale. C'est la matière non différenciée qui, selon l'Ecole Hermétiste, existait à l'origine des choses.
Dans l'Antiquité, on considérait l'aither comme la divine substance créatrice de la lumière qui inonde l'Univers. C'était le vêtement de Zeus ou Jupiter, le chef de l'Olympe, la divinité suprême.


L'aither et l'akasa

C'est bien à tort qu'on a confondu l'aither et l'akasa. Ce sont, en effet, deux termes exprimant des choses toutes différentes : l'aither est à l'akasa ce que la matière est à l'esprit. Cette confusion a été surtout provoquée par les travaux des anciens alchimistes qui eux, n'ont pas établi de distinction entre ces deux termes, les ayant considérés comme synonymes. C'est pourquoi nous ne craindrons pas d'insister ici un peu longuement sur ce terme aither.
Nous avons parlé de la confusion établie par les alchimistes, nous allons le prouver. Ainsi nous lisons dans Dom Pernetty (Dictionnaire Hermétique) : « Archée de la nature. Les Physiciens et particulièrement les Philosophes spagyriques, appellent ainsi l'agent universel et particulier à chaque individu ; ce qui met toute la Nature en mouvement, dispose les germes et les semences de tous les êtres sublunaires à produire et à multiplier leurs espèces. »
Mais ce n'était pas seulement l'archée, c'était aussi chez les alchimistes grecs, l'hylé chez les alchimistes allemands, l'Iler—Staff, le Protyle chez Roger Bacon, la substantialité céleste chez Jacobe Bœhme. Swedenborg définissait l'aither « les atmosphères naturelles et spirituelles composées de substances discrètes d'une forme tenue. »
Plus près de nous le professeur Coues nomme l'aither « étoffe de l'âme » et William Crookes, le grand chimiste anglais, a repris aux alchimistes le mot Hylé.
L'aither que les kabbalistes nommaient Aour était appelée par l'illustre Paracelse le Grand Mystère. « Il faut que l'on sache, dit-il, que toutes choses créées proviennent d'une matière unique., etc., etc. et cette matière universelle. c'est le Grand Mystère. »

Et cette substance ou fluide ne produirait pas seulement les choses matérielles mais, par elle, on obtiendrait bien autre chose, si nous en croyons Stobée : « Aussi, dit-il, tirons-nous du fluide éthéré, les larmes, le rire, la colère, la parole, la génération, le sommeil, le désir. Les larmes, c'est Chronos ; la génération, Zeus ; Hermès, la parole, le courage ; la lune, le sommeil ; Kythèrée, le désir ; le soleil, le rire, car c'est lui qui égaie la pensée humaine et le monde infini. »
La Bhagavad-Gita nous dit de son côté que : « C'est dans son sein (de l'Akasa) que résident tous les êtres vivants, comprends-le ; car la production et la dissolution de l'Univers, c'est moi-même (la grande nature primordiale) ; au-dessus de moi est suspendu l'Univers, comme une rangée de perles à un fil. — Je suis dans les eaux la saveur, fils de Kunti ; je suis la lumière dans la Lune et le Soleil ; la louange dans tous les védas ; le son dans l'air ; la force masculine dans les hommes ; le parfum pur dans la terre ; dans le feu la splendeur ; la vie dans tous les êtres ; la continence dans les ascètes. — Sache fils de Prithâ, que je suis la semence inépuisable de tous les vivants ; la science des sages ; le courage des vaillants, etc., etc. »
On voit par cette brève citation que l'akasa est tout dans l'Univers, que c'est la force Universelle que l'homme possède, parce qu'il l'emprunte également à l'énergie Universelle. Elle réside chez lui dans tout son corps, mais plus particulièrement dans l'axe et dans le plexus solaire, c'est-à-dire dans le Grand sympathique.


Les divers noms d'akasa

Le terme d'akasa porte, suivant les auteurs des noms très divers, par ce qu'on le confond avec le terme aither, comme nous allons voir. Les uns le nomment force animique, astrale, éthérique, d'autres force neurique, psychique, radiante, rayonnante, etc., etc. C'est cette force qui permet aux magnétiseurs de magnétiser.
On nomme Ectériorisants les personnes qui ont non seulement la faculté de condenser en eux, mais encore de développer en dehors d'eux cette force psychique ou animique. L'ésotérisme Bouddhique donne à ce terme cette dernière acception, puisque par lui, il désigne l'électricité organique des astres et des êtres qui évoluent à leur surface. Cette électricité est donc pour ces êtres un véritable fluide magnétique.
Du reste, chez les anciens, ce terme correspondait à ce que nous nommons électricité ou magnétisme, à moins que ces deux fluides ne soient qu'un seul et même corps, ce que certains savants commencent à soupçonner.


En résumé

Pour nous résumer, nous dirons que l'aither est de la force atomique non focalisé ; les fluides électriques et magnétiques en sont les polarisations, tandis que la matière en est la cristallisation. Mais celle-ci se compose de corps simples et de corps composés. Les corps simples ne sont différenciés entre eux que par la différence de leur ordre vibratoire.
Prenons, par exemple, la lumière du soleil. Elle est une, mais si on laisse pénétrer ses rayons dans diverses pièces au travers des vitrages de différentes couleurs pour chacune des pièces, les sensitifs, en y pénétrant, éprouveront des impressions diverses dans chacune de ces pièces, d'où la chromothérapie ou guérison par la lumière colorée. Nous savons que le rouge produit de l'excitation, la lumière bleue du calme, etc. On voit donc que le même rayon coloré, en traversant des verres de différentes couleurs, change par ce fait les vibrations de la lumière.

Dans Isis dévoilée, le terme aither est définit, en le résumant, par la bouche d'une jeune fille qui est censée soutenir une thèse de réception pour être admise parmi les Pallacides. Voici ces paroles : « Je commencerai en disant qu'il n'existe dans le monde qu'une seule puissance ou force : c'est l'aither, c'est fui qui éclaire, c'est lui qui agit, c'est lui qui transporte, c'est lui qui engendre, c'est qui fait végéter, c'est lui qui agglomère, réunit et synthétise les molécules, quelles qu'elles soient, en un mot, c'est ce fluide qui a fait tout ce qui est. Sans lui, rien n'existerait et avec lui tout peut être produit.
Et, fait remarquable, lui qui est tout et par tout, qui est le grand moteur de l'âme, des mondes, il est invisible pour la plus grande partie de l'animalité ; ce fluide impondérable est doué d'une force incalculable. Si les hommes savaient l'emmagasiner, le conduire et le diriger, il pourrait moudre son grain, malaxer sa farine, cuire son pain, et donner la vie planétaire tous les degrés. »

Disons en terminant que nous avons adopté l'orthographe ancienne, qui est plus logique puisque elle dérive du grec (aither), afin de distinguer ce fluide de l'éther, le liquide volatil si connu. Il serait à désirer que les écrivains adoptassent cette forme orthographique, bien que les dictionnaires usuels écrivent éther.

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