Le sens spirituel de Açvamedha


Dans la mythologie hindoue

Le terme açvamedha sert à désigner le sacrifice du cheval, sacrifice qui avait une grande portée, car le cheval avait dans l'Inde un rôle important, puisque le jour et la nuit étaient nés à la suite du cheval. Ce terme est formé du mot açva, cheval et de medha pureté rituelle.


Un sacrifice d'une grande solennité

Que ce sacrifice fût réel ou emblématique, tout vassal devait l'accomplir comme signe de reconnaissance, de vassalité envers son suzerain. Chez les Hindous l'açvamedha était le sacrifice par excellence. On l'accomplissait avec une si grande solennité que les cérémonies duraient plusieurs jours.
L'autel devait être construit exprès pour la circonstance et contenir une large surface, car deux grandes coupes (mahimans), l'une d'or et l'autre d'argent, devaient être placées pendant le sacrifice sur la yonî ; l'un de ces mahimans était placé devant le cheval et l'autre derrière lui.
L'autel devait être construit en implorant l'assistance d'Anggiras, fils de Brahmâ et père de Vrishaspati, l'un des sept Richis.


L'importance du cheval en Inde

Nous venons de dire que le cheval avait dans l'Inde une grande importance. En effet, nous lisons dans un Upanishad (2) que : « le jour est né à la suite du cheval en tant que Mahiman de devant ; sa yonî est dans l'océan oriental ; et de même la nuit est née à la suite du cheval en tant que Mahiman de derrière ; sa yonî est dans l'océan occidental. Enfin les deux Mahimans sont nés ensemble du cheval qui a eu divers avatars ; comme Haya, il a mené les Dieux, comme Vajin, les Gandharvas, comme Arvan, les Asuras, comme Açva (son dernier avatar), les hommes. »
Enfin, ce même texte nous dit : « L'océan est le parent d'açva, l'océan est sa matrice » ; ce qui explique le mythe grec du cheval naissant d'un coup de trident donné à la Terre par Neptune. Mais, dans l'Inde, le cheval était un animal si estimé, si précieux, que le même texte nous dit, que : « l'aurore est la tête du cheval à sacrifier, le soleil qui chauffe ; l'œil, le vent ou souffle, le feu Vaiçvanara ; la bouche ouverte, l'année, l'atma du cheval à sacrifier ; le ciel est son dos ; l'atmosphère est son ventre ; les points cardinaux ses flancs, etc., etc. »


Le sens d'atma

Dans les lignes qui précèdent, nous voyons le mot atma, dont le sens est très complexe. Il signifie d'abord ce que tous les occultistes savent, esprit ou âme, mais ce dernier terme doit avoir ici un sens beaucoup plus étendu. Il réunit, en effet, en lui toutes les notions de personnalité, c'est-à-dire qu'avec les notions de l'âme, il faut y ajouter celle du moi, en tant que caractère (Skandhas) et celles du corps Rupa, en tant que marque distinctive de la personnalité.
Étudions l'étymologie de ce terme açvamedha, elle est incontestablement sanskrite. Elle est formée de avça signifiant, s'était gonflé, allusion la création du cheval, car d'après une cosmogonie hindoue, le cheval serait né des souffles qui sont d'après un Upanishad « la gloire et la virilité ». Or, le cheval étant un noble robuste animal est en quelque sorte le produit de la gloire et de la virilité, car le même livre hindou ajoute : « car des souffles sortis, le corps se mit gonfler, et dans ce corps était l'esprit qui eut ce désir : que ceci soit pour moi d'une pureté rituelle (medha). Que par ceci, j'aie un atma ; et de là, naquit le cheval : car il s'était gonflé (açva) ; et il fut propre au sacrifice, et c'est là la qualité d'açvamedha, d'être açvamedha. »
Donc celui-là seul connait l'açvamedha qui le connait ainsi.

Comme le cheval fut propre au sacrifice, on le sacrifia à tous les dieux, bien qu'il ait été consacré comme appartenant seulement à Prajâpati, lequel est l'Açvamedha—soleil. Pour lui l'année est l'atma, le feu est l'arka ; les mondes sont pour lui, les atmas, et c'est là l'arka ; et c'est là, l'Açvamedha.

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